Découverte d’un GAEC familial en 2 coups de cuillère à pot

Publié le 16/12/2021

Technico-économie

Pour tout comprendre de l’organisation, de la production et de la commercialisation des produits de cette structure apicole qui produit du miel en pot.

Dans le cadre des travaux du Réseau d’Exploitations de Référence et du projet Durapi, l’ITSAP-Institut de l’abeille réalise des études sur des exploitations apicoles types. Aujourd’hui, on s’est intéressé à un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) familial. On vous explique cela dans le détail.

Les études de cas conduites par l’ITSAP-Institut de l’abeille ont pour objectif de détailler à la fois les caractéristiques techniques et économiques, mais aussi le temps et l’organisation du travail d’une exploitation apicole donnée. L’étude d’un GAEC familial, restituée ici, est un exemple de mode de fonctionnement correspondant à des choix et des pratiques cohérentes dans un contexte défini. Le système décrit ici est en « rythme de croisière » et se base sur les données techniques et économiques acquises au cours d’enquêtes menées entre 2013 et 2017.

Ce travail, construit collectivement, se fonde à la fois sur les données du Réseau d’exploitations de référence (RER) de l’ITSAP-Institut de l’abeille et sur une enquête Bilan Travail réalisée dans l’exploitation, dans le cadre du projet Durapi.

Les enquêtes Bilan travail sont issues d’une adaptation pour l’apiculture, de la méthode Bilan Travail développée par l’INRA/IDELE et ce, dans le cadre du projet Durapi.

En bref, structure, fonctionnement et résultats

Les apiculteurs de ce GAEC familial visent 7 miellées par an selon un calendrier précis. En début de saison, les colonies sont réparties sur des emplacements afin de pouvoir produire du miel d’acacia et de fleurs de printemps. Elles sont ensuite installées sur des emplacements pour produire des miels de tilleul, de châtaignier et de tournesol. Enfin, les colonies réalisent des miellées de forêts, de fleurs d’été et de sarrasin. Au total, ce sont 11 tonnes de miel et 160 kg de pollen qui sont produits en moyenne chaque année. Certaines colonies réalisent également des prestations de pollinisation sur des semences potagères de plein champ. Cela concerne en moyenne 60 colonies sur une période de 3 à 6 semaines par an.

Les apiculteurs transforment une partie du miel récolté en pain d’épices, nougats et pâtisseries. Pour élargir leur gamme de produits à la vente, ils proposent également de la gelée royale et des bonbons, sourcés auprès de fournisseurs spécialisés. L’exploitation commercialise l’ensemble de ses produits en direct à hauteur de 70%, à 20% en demi-gros et à 10% en groupement. Les deux associés, membres de la cellule de base, travaillent à temps plein sur l’activité apicole, 312 jours pour chaque associé par an. Trois salariés sont également présents pendant la saison apicole, l’un 8 mois par an, un deuxième 6 mois par an et le troisième deux mois et demi par an.

Les chiffres clés

Données techniques

    Rendement en miel : 24 kg/colonie mise en production

    Productions : 11 tonnes de miel et 160 kg de pollen

    Nourrissement : 6,6 kg équivalent sucre par colonie hivernée

    Traitement contre Varroa : Apivar ® (fin d’été), acide oxalique (en hiver) et VarroMed® (à la sortie de l’hiver)

    Taux de pertes hivernales : 7 % (taux variable) ### Données techniques

    Montant du chiffre d’affaires et des aides non amortissables : 135 850 € HT (soit 309 € HT /colonie mise en production)

    Charges totales : 61 250 € HT (soit 139€ HT/colonie mise en production)

    Excédent Brut d’Exploitation : 74 600 € (soit 166 €/colonie mise en production)

    Résultat courant : 46 100 € (soit 100 €/colonie mise en production) pour les prélèvements privés (salaires notamment) et pour le développement de l’exploitation (autofinancement).

Remerciements

Nous remercions l’ensemble des partenaires du Réseau d’exploitations de référence (RER) et du projet Durapi pour leur engagement et leur expertise ainsi que les apiculteurs qui ont accepté de donner de leur temps pour aider la filière à acquérir des données de référence sur le fonctionnement des exploitations apicoles professionnelles.

Contributeurs de l'article : 

Constance Beri, Cécile Ferrus, Chloé Juge et Coline Kouchner

Contacts : 

constance.beri(a)itsap.asso.fr et cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr

Lexique

UMO : unité de main d’œuvre

Equivalent sucre : les produits distribués pour le nourrissement glucidique des colonies n’ont pas tous des concentrations en sucre équivalentes. Un taux de conversion est utilisé pour obtenir une quantité en « kg équivalent sucre ». Il correspond au taux de concentration en sucre du produit.

Produit brut : valeur des productions vendues ou stockées et des éventuelles subventions d’exploitation.

Excédent brut d’exploitation (EBE) : différence entre le produit et les charges hors amortissements et frais financiers.

Résultat courant : indicateur de la rentabilité économique. Il est obtenu à partir de l’EBE auquel sont soustraits les amortissements et les frais financiers (frais financiers non pris en compte ici).

Résultat disponible : à partir de l’EBE, on retire les annuités des emprunts long et moyen terme ainsi que les charges financières (frais financiers court terme et agios). Il correspond à la somme disponible.

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